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PFAS dans le jardinage : Comment protéger vos cultures des polluants éternels ?

Le Bon Voisin
29/06/2025
5 min de lecture

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont devenus l’un des défis environnementaux les plus préoccupants de notre époque. Connus sous le surnom de polluants éternels, ces composés chimiques extrêmement persistants s’accumulent dans les sols, les eaux et les organismes vivants. Pour les jardiniers, qu’ils soient amateurs ou professionnels, la question des PFAS est devenue incontournable : comment s’assurer que nos fruits, légumes et herbes aromatiques sont cultivés sans être contaminés ? Cet article complet vous guide pour comprendre le problème et adopter des pratiques adaptées.

Que sont les PFAS ?

Origine et persistance des PFAS

Les PFAS sont une famille de plus de 4 700 composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1940. Ils sont prisés pour leurs propriétés antiadhésives, résistantes à la chaleur et hydrofuges. On les trouve dans des produits aussi variés que les poêles en téflon, les emballages alimentaires, les textiles imperméables et les mousses anti-incendie. Leur structure chimique leur confère une stabilité qui les rend quasi indestructibles dans l’environnement naturel. Résultat : ils s’accumulent dans les nappes phréatiques, les rivières et les sols.

Pourquoi sont-ils appelés polluants éternels ?

Les PFAS sont qualifiés d’éternels car les processus naturels (lumière, chaleur, activité microbienne) ne parviennent pas à les dégrader efficacement. Ils persistent ainsi pendant des dizaines, voire des centaines d’années. Cette longévité chimique a des conséquences dramatiques : les PFAS migrent dans les chaînes alimentaires, s’accumulent dans les organismes et sont associés à divers risques pour la santé, notamment des cancers, des troubles hormonaux et des problèmes immunitaires.

Comment les PFAS contaminent-ils votre jardin ?

Sources de contamination

La contamination des jardins peut survenir par différents biais :

  • Eau d’arrosage polluée : des nappes phréatiques et cours d’eau contaminés par des rejets industriels peuvent alimenter les réseaux d’eau non potable utilisés pour l’irrigation.
  • Dépôts atmosphériques : les émissions industrielles transportées par le vent peuvent se déposer sur les sols.
  • Apports d’amendements contaminés : composts, fumiers, boues d’épuration utilisés comme engrais peuvent contenir des PFAS, notamment s’ils proviennent de zones polluées.

Cultures particulièrement à risque

Les légumes racines (carottes, pommes de terre, radis) et les salades sont les plus susceptibles d’absorber les PFAS présents dans le sol et l’eau, en raison de leur proximité avec les zones contaminées et de leur forte capacité d’absorption.

Comment protéger vos cultures des PFAS ?

Analyser votre environnement

Avant de cultiver, il est essentiel de comprendre l’état de votre sol et de votre eau :

  • Faites analyser votre sol dans un laboratoire agréé pour vérifier la présence de PFAS.
  • Vérifiez la qualité de l’eau d’arrosage si vous utilisez un puits ou une source locale.

Créer une barrière physique

Si votre sol est contaminé :

  • Installez des bacs surélevés remplis de terre propre et contrôlée.
  • Optez pour la culture hors-sol (jardinières, sacs de culture).

Sélectionner des pratiques limitant l’absorption

  • Préférez des cultures moins sensibles (par exemple : tomates, courgettes) plutôt que des légumes racines.
  • Améliorez la structure de votre sol en ajoutant de la matière organique propre, ce qui peut réduire la mobilité des PFAS.

Privilégier l’eau propre

Si l’eau locale est contaminée :

  • Utilisez des systèmes de récupération des eaux de pluie (en veillant à la qualité des toitures et gouttières).
  • Faites filtrer l’eau utilisée pour l’irrigation.

Quels sont les enjeux sanitaires et environnementaux ?

Les PFAS posent un double défi :

  • Pour la santé humaine, leur accumulation dans les produits de votre jardin peut entraîner une ingestion chronique de doses faibles mais régulières, favorisant des pathologies graves à long terme.
  • Pour l’environnement, les PFAS contaminent durablement les sols et les eaux, affectant la biodiversité des sols et perturbant les écosystèmes aquatiques.

Quelles actions collectives pour limiter les PFAS ?

  • S’informer et participer à des initiatives locales visant à cartographier les zones contaminées.
  • Soutenir les politiques publiques demandant la restriction ou l’interdiction des PFAS.
  • Militer pour une meilleure gestion des déchets industriels afin de limiter les fuites dans l’environnement.

Conclusion

Les PFAS représentent un véritable défi pour les jardiniers souhaitant produire des cultures saines. Connaître les sources de contamination, analyser son environnement et mettre en place des solutions pratiques permet de limiter leur impact. Le jardinage durable passe aussi par une vigilance collective et des choix éclairés pour un environnement plus sain.

FAQ

Quelle est la meilleure façon de tester la présence de PFAS dans son jardin ?

Faites appel à un laboratoire spécialisé dans l’analyse des sols et des eaux. Ces tests sont de plus en plus accessibles aux particuliers.

Peut-on filtrer les PFAS de l’eau d’arrosage ?

Il existe des systèmes de filtration à charbon actif qui réduisent la concentration de PFAS dans l’eau. Ils nécessitent un entretien régulier pour rester efficaces.

Les PFAS s’accumulent-ils dans tous les types de plantes ?

Non, certaines plantes accumulent davantage les PFAS, notamment les légumes racines et les plantes à feuillage large.

Les composts commerciaux sont-ils sûrs ?

Cela dépend de leur provenance. Il est conseillé de privilégier les composts certifiés sans boues d’épuration ni déchets industriels.

Existe-t-il des solutions naturelles pour éliminer les PFAS du sol ?Actuellement, aucune solution naturelle ne permet une élimination complète des PFAS. Des techniques expérimentales, comme la phytoremédiation, sont en cours d’étude.

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